C'est un rendez-vous phare du mois de juin pour tout coureur de la classe Mini : la régate du Fastnet ! Cette course en double, qui part de Douarnenez pour rejoindre le mythique phare irlandais, est particulièrement importante pour moi. En 2018, moins de trois semaines après la mise à l'eau de Tartine, je la remportais en duo avec mon ami et ancien gagnant de la Mini Transat, Frédéric Denis, ce qui reste à ce jour un de mes plus beaux souvenirs de course ! Autant dire que pour cette édition 2019, dix jours après ma première victoire en solitaire sur le 945, j'avais à coeur de faire tout aussi bien, voire mieux !

Pour m'accompagner dans cette mission, j'ai pu compter sur une recrue exceptionnelle, puisque c'est Thomas Coville qui m'a rejoint à bord de Tartine ! J'ai eu la chance de travailler sur l'Ultime Sodebo voilà quelques années, et Thomas a toujours continué à suivre mes petites aventures en Mini, et notamment la construction de mon bateau. En le croisant sur les pontons de la Trinité, c'est lui qui m'a suggéré l'idée d'une course en double, et j'ai donc sauté sur l'occasion ! L'opportunité était d'être évidemment ultra-compétitif sur la Mini Fastnet, mais aussi et surtout de bénéficier de son immense expérience pour apprendre toujours plus sur ma Tartine.

  

Nous partons donc le dimanche 16 juin au matin de bonne heure. Prendre ce départ est déjà une chance, car cela n'est dû qu'au remarquable esprit d'entraide qui règne dans la classe Mini. La veille, lors du prologue, la dérive bâbord de Tartine a cassé dans une manoeuvre. Grâce à la solidarité d'Antoine Perrin du 850 et de Fabio Muzzolini du 716, j'ai pu rééquiper mon bateau dans les temps.

Rapidement, on traverse le chenal du Four à vive allure au portant un peu serré. Il y a de la vague et du vent, et le compteur s'affole : plus de 14 nœuds de moyenne sur la traversée de la Manche ! Les sensations sont assez folles, et ça dure ! Pour l'anecdote, je retiens que même Thomas, avec son CV long comme le bras et une Volvo à son actif, trouve aussi que les conditions sont musclées sur cette montée ! Néanmoins on trouve vite notre rythme à deux à bord et tout s'enchaîne très naturellement !

    

Assez vite, on prend la tête, avec le 865 de François Jambou et Pascal Fiévet à nos trousses. On arrive d'ailleurs quasiment en même temps à la pointe sud-est de l’Angleterre. Pour la remontée de la mer d’Irlande, on est au reaching dans du vent soutenu et une mer formée, la vitesse moyenne est là encore assez impressionnante : le bateau et les organismes à bord sont particulièrement sollicités par la violence des chocs dans les vagues. L’aérien (le capteur situé en haut du mât pour récolter les informations sur la vitesse et le cap du vent) s’arrache : tant pis, il faudra faire sans ! 

On arrive au Fastnet en tête avec un chrono record. Après avoir enroulé le phare, nous avons une jolie petite avance sur notre concurrent direct, mais nous sommes aussi les premiers à buter dans la molle qui barre le plan d'eau sur la redescente. On voit donc revenir sur nous le 865, qui s'arrêté à son tour à nos côtés. S’entame alors une bataille navale intense au contact et à vue. Malheureusement, des soucis d’énergie avec plusieurs black-out complets nous obligent à naviguer sans les instruments de bord, avec seulement un GPS à pile... Minimaliste, mais il faudra s'en contenter !

Dans toutes les transitions de vent, on se bat pour essayer de sortir en tête. A la (dé)faveur d’un changement de voile peu judicieux, le 865 reprend le leadership. En arrivant à hauteur du DST de Ouessant, nous sommes 2 milles derrière lui, mais pas question de baisser les bras pour autant ! Nous prenons la direction de la baie de Douarnenez au portant, dans un vent plutôt faible. Notre appendice révolutionnaire : le couteau entre les dents ! A force d'efforts, on trouve le bon réglage et on revient à sa hauteur, puis on le double avant d'entrer dans la Baie. Nous parvenons même à creuser l'écart, puisqu'on coupe la ligne avec une heure tout pile d'avance sur le second ! 

Cerise sur le bateau ? On fait tomber le record du Mini Fastnet, en 3 jours 4 heures 58 minutes 26 secondes à 7,86 nœuds de moyenne ! Ce n’était pas un objectif en soi au départ mais cela fait toujours sacrément plaisir !

 

    

Ce Mini Fastnet fut donc une expérience particulièrement enrichissante, surtout grâce à la présence de Thomas à bord. Par son expérience, il m’a apporté énormément sur les réglages du bateau, mais aussi et surtout dans l’approche global de mon projet Mini. Il a su souligner mes points forts et mettre en lumière mes points faibles, en dégageant des axes de travail en vue de la MiniTransat, qui est l’objectif principal de mon projet. Je suis fier d'avoir gagné deux années de suite cette belle régate, surtout après une bataille aussi engagée avec le 865. J’en garderai toujours le souvenir de n’avoir jamais rien lâché, que ce soit pour creuser l’écart quand on était en tête ou revenir quand on s’était fait reprendre !

Je suis content aussi que Thomas ait apprécié la balade irlandaise à bord de Tartine. A l'arrivée, voilà ce qu'il expliquait à la presse. Je suis forcément un peu intimidé, mais très heureux aussi ! 

Contact

TY STARTIGENN

Axel TREHIN

06.67.39.06.78

axel.trehin@gmail.com

Contact partenaires et presse

06.68.43.39.44

Plus d'info sur

  •    
  •    
  •