Cap sur les Sables d'Olonne en cette fin juillet pour prendre le départ de la Transgascogne, une course en deux étapes entre le port vendéen et la ville espagnole de Laredo, à côté de Santander. Au total, quelque 540 milles qui constituent d'ordinaire une bonne mise en jambes avant la Mini-Transat, sauf que le vent aura joué les abonnés absents sur cette édition 2019 ! Malgré ces conditions météorologiques défavorables pour mon bateau, j'assure tout de même un podium, et surtout pas de casse à bord de Tartine, ce qui me confirme que le bateau est bien fiabilisé !   

Première étape, mercredi 31 juillet :

Aïe, ça commence mal pour moi sur ce départ de la Transgascogne ! Je le confesse : j'avais mal lu les instructions de course, donc je dois d'emblée faire une manoeuvre importante pour passer la bouée, ce qui me ralentit considérablement. La flotte sous gennaker progresse ensuite dans un vent pas très fort jusqu'à l'île d'Yeu. Je reviens doucement sur le 800 d'Erwan Le Mené, qui a pris un bon départ et occupe la tête de course. Après l'île d'Yeu, l'angle est un peu plus ouvert vers le bouée SN-1, ce qui me permet de revenir très fort sur Erwan et de le dépasser pour prendre les rênes de la régate. Mais on bute tous les deux sur un front, ce qui permet aux poursuivants de revenir sur nous. 

Nous entamons ensuite la longue descente vers Laredo. A mi-chemin, on commence à être sous l'influence d'une forte activité orageuse : le vent devient très instable en force et en direction. On est toujours au contact avec Erwan, tandis que le 969 de Tanguy Le Bouroullec, est plus décalé dans l'ouest. Avant la tombée de la nuit, on se retrouve tous les trois à tirer des bords de portant et enchaîner les empannages. On croise à quelques mètres les uns des autres à plusieurs reprises, quand le vent s'arrête, à une trentaine de milles des côtes espagnoles. On avance très peu dans la nuit. Erwan, dont le bateau est nettement plus à l'aise dans les petits airs que le mien grâce à sa carène, parvient à s'échapper un peu dans la molle et prend jusqu'à 5 milles d'avance. Au petit matin, il arrive en premier à l'entrée de la baie de Laredo, mais il s'arrête au pied de la falaise, complètement scotché sur le plan d'eau devenu miroir ! 

Je reviens derrière avec le vent qui rentre, l'écart se réduit à vue d'oeil ce qui est rassurant pour le classement général ! J'avoue avoir même cru un instant à un potentiel hold-up tant ma position était avantageuse, mais Erwan redémarre un peu avant que j'arrive à sa hauteur, et le 800 coupe la ligne 4 minutes et six secondes devant moi, ce qui respecte parfaitement la logique de cette première étape ! Tanguy de son côté se met dans le même dévent qu'Erwan, et arrive donc 20 minutes après moi. 

    

 

Seconde étape, lundi 5 août :

La situation météorologique n'est vraiment pas claire, d'ailleurs le fond du golfe de Gascogne est plutôt réputé pour ses conditions climatiques relativement foireuses... Sans surprise, on part donc avec un vent assez instable et faible. A la tombée de la nuit, on bute dans de la molle, comme l'ensemble de la flotte. Tout le monde est très groupé en termes de distance au but, même si on observe de gros décalages en latéral. Erwan et Tanguy tirent un peu mieux leur épingle du jeu à la grande foire de la pétole !

Résultat : le lendemain matin,  quand ça redémarre, j'accuse un gros retard sur les deux, qui sont en plus bien décalés - l'un à l'est et l'autre à l'ouest. Toute la journée et jusqu'à la fin de nuit suivante, on fait comme on peut pour faire avancer le bateau avec ce maudit vent toujours très instable, qui rend impossible toute sieste ! Je ne sais plus où sont mes concurrents sur l'eau, car je ne les capte plus à l'AIS. Il faudra attendre la bouée à l'embouchure de la Loire pour que je les vois réapparaître, et constate que je suis quand même bien revenu au contact durant la journée. Erwan a un peu d'avance mais je passe la bouée SN-1 devant Tanguy.

Ensuite, on fait route vers l'île d'Yeu, mais avant les Sables d'Olonne, le vent s'arrête à nouveau. Cela me permet de revenir au contact d'Erwan, mais cela permet aussi à Tanguy de revenir à ma hauteur, et Marie Gendron n'est pas loin du tout derrière ! Je passe l'île d'Yeu en deuxième position, puis je tente d'attaquer en glissant sous la route, car je vois Erwan qui peine à avancer devant. Mon choix s'avère payant dans un premier temps, mais je ralentis fortement à mon tour, et ne bénéficie pas du retour du vent qui arrive en fin d'après-midi. Erwan touche le premier ce nouveau vent, puis Tanguy, et je suis servi en dernier !

      

J'arrive à hauteur du phare des Barges en troisième position, avec 18 minutes de retard sur Tanguy, ce qui me permet de garder ma seconde place au général. Malheureusement, le vent s'éteint petit à petit dans la baie des Sables d'Olonne, et il n'y a plus un souffle pour m'accueillir. Je perds les précieuses minutes devant la ligne à tenter, et je passe donc troisième au classement général ! 

Moralité : j'ai le sentiment d'avoir payé l'énergie dépensée pour le chantier du mois de juillet. Quand il n'y a pas de vent, c'est impossible de se reposer à bord. J'ai sans doute manqué de lucidité sur le dernier tronçon dans ma stratégie à cause de cette fatigue ! En revanche, je suis très content de n'avoir rien cassé sur le bateau, ce qui est rassurant sur le niveau de fiabilité de moi oiseau du large !

Tout au long de ces deux étapes, le vent a été particulièrement faible - en atteste la victoire d'Erwan à 4,4 noeuds de moyenne sur la deuxième étape. Avec toute cette molle, j'espère au moins qu'on a épuisé le quota et qu'on aura de l'air sur la Mini Transat pour enfin faire parler la poudre ! Clairement, je ne suis pas un amateur de pétole !

 

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